30/01/2008
Juste arrivee
Je suis partie avec 100 kilos de bagages. Rueben m'a emmenee a l'aeroport et j'ai du batailler pour ne pas trop payer pour le surplus. On m'avait deja accorde 70 kgs mais j'ai depasse mon quota. On s'est finalement mis d'accord que la compagnie fermait les yeux sur 10 kilos si j'en payais 10. Marche conclu. En route pour de nouvelles aventures!. Pas trop stressee voire meme plutot calme. Arrivee a l'aeroport j'ai recupere mes bagages et un type sympa s'est propose de m'aider. Il est vrai que je me voyais assez mal tirer mes 2 charriots toute seule. Meme pas stoppee a la douane, nous sommes passes comme des fleurs. Personne a l'arrivee. Je ne me suis pas inquietee car avec le traffic ils ont pu etre retardes. Et puis je me retourne et je vois des bras s'agiter avec des cris qui semblent ressembler a mon nom... je m'approche et en effet, c'est Maria et Cookie qui sont la, derriere les grilles avec des enfants dont Mehedi. je suis aux anges. Une fois dans le Van nous nous dirigeons vers la maison. C'est comme si j'etais partie hier. Ma petite voisine de trajet n'a pas supporte la voiture et a vomi sur les beaux dessins qu'ils m'avaient prepares. La pauvre chatte etait effondree car si embarassee. Arrivees a destination les garcons ont monte les valises et une pizza nous attendait. Je n'ai pas reussi a aller me coucher avant minuit tant Maria avait de choses a raconter. Grand debat dans le salon a savoir si nous devions remettre une partie du projet entre les mains d'un organisme, celui qui a effectue l'enregistrement de nos statuts, ou garder la main.
Mais comme une imbecile, j'ai pris un the vert 1h avant de me coucher et je crois que j'ai ferme un oeil en entendant la priere de 6h du mat. Dur dur.
Journee chargee aujourd'hui qui a commence par la visite de la nursery avec les petits poussins. C'est a chaque fois un grand bonheur, surtout quand ils vous reconnaissent. C'etait trop mignon de voir leur sourire quand ils m'ont vu passer la porte. Nous sommes ensuite allees au bureau ou avait lieu l'enregistrement des nouveaux etudiants.
Nous avons une ecole pour environ 350 enfants et nous sponsorisons 350 autres enfants scolarises dans les ecoles de quartier. Maria a constate la difference de niveau entre les deux systemes et a donc decide de rapatrier les enfants "sponsorises" dans notre propre ecole. Du coup, au lieu d'appliquer un programme purement Bangladeshi, l'ecole passe sur un programme international calque sur le modele anglais de Cambridge le tout adapte a la sauce locale. Aucun des enfants n'ayant le meme niveau, Firoz, notre expert en education et tres avant-gardiste dans l'ame (on adore) a decide de mettre tout le monde pour les 5 prochains mois sur ce qu'il appelle le Fast Track ou Voie rapide. Cela signifie que comme l'anne scolaire commence officiellement au mois de juillet, les eleves vont beneficier d'une evaluation et d'une mise a niveau accelerees afin de les integrer dans les classes appropriees des la rentree. Cela n'a pas fait que des heureux car pas facile de dire a un "grand" qu'il doit retrograder d'une classe car il n'est pas a niveau. C'est la qu'intervient tout l'art de la psychologie et de la pedagogie dont Firoz est le maitre!
Je decouvre totalement ce monde de l'education et je me rends compte a quel point le systeme educatif est une arme puissante contre l'exclusion. Ici les familles nous supplient de prendre leurs enfants car ils savent que c'est la seule passerelle possible pour sortir de la misere. Hier par exemple nous avons eu un pere venu avec sa fille. Elle veut aller a l'ecole mais elle travaille a l'usine (elle a 13 ans) car il parait que sa mere ne peut pas travailler ayant de la tension arterielle et le pere conduit un rickshaw, ce qui n'est pas suffisant pour nourrir tout le monde. Ils nous demandent donc de compenser le revenu de la fille si nous voulons qu'elle soit scolarisee. Pauvre biquette, elle fait l'objet d'un chantage a l'education car biensur elle veut aller en classe mais elle porte le poids de la susbsistance familiale. Nous avons quelques doutes sur l'incapacite de la mere a travailler donc nous avons demande a la voir afin de la faire diagnostiquer par notre medecin en en profitant pour la soigner et evaluer si par exemple elle ne pourrait pas travailler de chez elle avec une machine a coudre ce qui compenserait les revenus generes par la fille. Affaire a suivre.
Cet exemple demontre les fondements de notre approche. On pourrait tres bien dire, OK, on la prend et on vous paie mais ce serait trop facile. Le but est de les responsabiliser et leur apprendre a gagner leur vie. C'est d'ailleurs la tache majeure que j'ai choisie.
01:05 Posted in Vivre a Dhaka | Permalink | Comments (1)
Comments
Hallucinant tout ce qu'il s'est passe en si peu de temps !... et tu es deja la bas !
Au final, quand quelque chose doit se faire, les elements qui permettent d'y parvenir s'imbriquent d'eux memes !
C'est donc une evidence que tu sois la bas... que tu y as un role a jouer !
Je te souhaite le meilleur et du courage...
Gros bisous ma belle !
Posted by: Livi | 30/01/2008
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