Hapifiou

Je suis allee sur la tombe de cheribibi et je me suis assise a cote de lui pour papoter. Quand je l'ai vu la je me suis dit que quelque chose clochait. Cette tombe dans ce cimetiere pres de la decharge publique et qui sera cernee dans les mois qui viennent par la zone industrielle, ce n'est pas lui. Lui pilote aimant l'azur, lui epris de desert et de liberte, ce n'est pas possible. Je suis donc repartie en emportant avec moi un petit cailloux. Je longe le cimetiere et tout le long du trajet je me dis qu'il faut que je revienne, ce cailloux n'est pas le bon. Il me faut un autre cailloux. Je reviens donc sur mes pas et cherche et je trouve un cailloux a cote de la ou repose sa tete. Il est un peu enfoui dans le sable mais je le prends. Je l'essuie doucement et je realise alors qu'il est en forme de coeur. Merci!

J'ai quitte le cimetiere serrant fort dans ma paume ce petit cailloux et a chaque fois que je le serre fort je ressens la meme sensation que lorsqu'il me serrait sur son coeur.

Sur la route du retour j'ai trouve l'idee.

Le lendemain matin, a 5h, je suis repartie pour le cimetiere avec une petite bouteille vide. Je l'ai remplie d'un peu de sable entourant sa tombe et je suis repartie. Le soir, juste avant le coucher du soleil, je suis allee dans le desert ou j'ai retrouve son meilleur ami afin qu'il m'indique un bon endroit. Ses autres potes etaient la aussi ce qui m'a fait du bien.

Toutes les voitures sont parties et je suis montee sur une petite dune, faisant face au gigantesque soleil couchant. Un peu de vent s'est mis a souffler alors j'ai ouvert la bouteille et deverse dans la brise le contenu.

Ce soir dans ma chambre a Dhaka j'ai eu un gros coup de blues. J'attendais dans le noir pour cause de coupure d'electricite que les garcons preparent le diner qu'ils ont eu envie d'organiser pour le diplome de Sultan. Lorsque l'electricite est revenue, je me suis levee, l'ame en peine et la j'apercois par la porte la petite tete de Milon, le fils de Komola. Il me saute au cou et me couvre de baisers.

Nous avons eu un diner Bangalais tous ensemble autour d'une grande table et Milon ne m'a pas lache d'une semelle me tenant par la main, me faisait des calins et embrassant mes joues et mon front.

Merci de ce doux moment de tendresse.